BRANCHU René Alphonse
Décédé le 19 octobre 1915 (29 ans) - Batailles du Pas-de-Calais
René Alphonse BOUCHER, de son nom d’origine, est né le 16 octobre 1886. Il est alors le fils naturel de Marthe Aurélie BOUCHER, 22 ans. Elle accoucha dans la maison de ses parents, dans le bourg de Vennecy, aidée par une sage-femme de Loury.
Il semblerait que René n’ai pas toujours été élevé par sa mère, puisqu’il est recensé vivant avec ses grands-parents et son jeune oncle à Vennecy en 1891. Marthe BOUCHER est alors, pendant ces années, domestique au château du Rosier à Rebréchien, pour le compte de la famille de châtelains CHEFNEUX – VEILLET DES VAUX DE SANCY.
Mais René est de nouveau réuni avec sa mère en 1896, toujours à Vennecy, il a alors 9 ans.
Extrait du recensement de 1891
L’été suivant, le 17 Juillet 1897, sa mère Marthe se marie à Emile Etienne Casimir BRANCHU, un cultivateur de 37 ans, originaire de Rebréchien, du hameau de Pigage. Cet homme reconnait René comme étant son fils, et c’est à partir de ce moment-là que René Alphonse BOUCHER deviendra définitivement BRANCHU.
En 1901, à l’âge de 16 ans, René est dit cultivateur pour le compte de son père. La famille vit dans le Bourg de Rebréchien :
Extrait du recensement de 1901
En 1907, à ses 20 ans, René part au service militaire dans le 4ᵉ Régiment d’Infanterie, en garnison à Auxerre, à la Caserne Vauban :
Photographie de la Caserne Vauban - 1907
De retour à Rebréchien, il restera vivre en famille avec ses parents et sa petite sœur, jusqu’à son départ pour la guerre.
Malgré une hydarthrose du genou gauche, il est reconnu apte au service armé en 1908, et est donc rappelé à l’activité le 2 août 1914, lors de la mobilisation générale. Il rejoint le 131ᵉ Régiment d’Infanterie d’Orléans dans un premier temps, avant d’être évacué, malade, fin octobre.
Il intègre ensuite le tout nouveau 405ᵉ Régiment d’Infanterie le 2 août 1915, soit dix mois après son évacuation. Lors des combats de Neuville Saint-Vaast de juillet à octobre, René Branchu est tué tout comme un millier d’autres soldats. Disparu au combat le 28 septembre, son corps est retrouvé et son décès constaté le 19 octobre 1915.
Voici un extrait du journal du 405ᵉ Régiment d'Infanterie :
III. — Neuville-Saint-Waast (juillet à octobre 1915)
Le 9 juillet, le 405ᵉ R.I. est relevé par camions automobiles et, à la date du 10, incorporé dans le 3ᵉ Corps d'Armée. Il fait partie de la 130ᵉ D.I., qu'il ne quittera plus jusqu'à sa dissolution. La 130ᵉ D.I. est alors commandée par le Général SUPERBIE.
Après quelques cantonnements en arrière du front d'Artois (Houvin, Houvigneul, Frévin-Capelle, Capelle-Fermont, Acq), le 405ᵉ aborde le terrible secteur de Neuville-Saint-Waast, où tant des siens sont destinés à verser leur sang.
Il y reste avec quelques pertes, sensibles surtout au 1er Bataillon, du 26 juillet au 5 août. Puis il va se reposer vingt jours à Izel-les-Hameaux, Villers-Sir-Simon, Ambrines. Ce repos est employé surtout à enseigner le lancement des grenades et le travail des sapes, puis le 25 août commence une longue période de tranchées, riche en pertes et en rudes travaux. Le Commandant MESURE est d'abord major des tranchées, puis le 15 septembre c'est le Lieutenant-Colonel MAURIOT lui-même qui prend la direction des travaux. La 307ᵉ Brigade occupe alors tout le secteur nord du 3ᵉ Corps d'Armée. Deux bataillons surveillent, quatre travaillent aux sapes. Ce travail est particulièrement dangereux sur la droite, à la barricade du chemin creux où les hommes sont en butte au tir continuel des grenadiers ennemis.
La préparation d'artillerie lourde commence, en vue de l'offensive prochaine. Enfin, le 22 septembre, le 405ᵉ , relevé par les troupes qui doivent attaquer les premières, se retire à Ambrines. Le 24, il est à Izel-les-Hameaux, après que tous ont arboré pour la première fois le casque et que tous ont défilé (et beaucoup pour la dernière fois) devant le Colonel et devant le Général TOULORGE. Le 25 au matin, le Régiment est en tranchées, entre Mont Saint-Eloi et la ferme de Bethonval, prêt à appuyer l'attaque soit sur Souchez, soit sur Vimy. A 13h30 les Bataillons s'ébranlent en colonnes doubles, les Compagnies en lignes de sections par quatre, sous le feu des 150 et des 105 allemands. La nuit se passe en avant de la route de Béthune, à hauteur de Neuville Saint-Waast. Le 26, de la seconde ligne une partie du 2ᵉ Bataillon appuie le mouvement du 407ᵉ et perd quelques dizaines de tués ou blessés. Le lendemain 27 est calme. Enfin, à minuit, le Régiment tout entier va prendre position sur le terrain déjà conquis devant le bois de la Folie par les 5ᵉ et 6ᵉ Divisions. Le 405ᵉ est mis à la disposition du Général commandant la 11ᵉ Brigade. La 5ᵉ Compagnie s'empare à la grenade de deux points importants, puis, à partir de 11h20, toutes les unités sont successivement engagées, prenant la tranchée Nietzsche, le Boyau des Communs, les retournant, les organisant, non sans avoir perdu les deux tiers des Officiers (tués ou blessés) et un millier d'hommes. Le 405ᵉ a beaucoup souffert certes, mais il a fait l'admiration de tous ceux qui ont eu le privilège de le voir à l'œuvre
René est décoré de la Croix de guerre avec étoile de bronze à titre posthume - Citation : "Brave soldat, ayant toujours fait son devoir. Mort pour la France, en octobre 1915, à Neuville Saint-Vaast"
Non marié, et sans enfant connu, son lieu d'inhumation est inconnu.
Photographie de la Nécropole de Neuville Saint-Vaast