SOULAS Clotaire Edmond Eusèbe
Décédé le 19 avril 1917 (29ans) - Bataille de l'Aisne
Clotaire Edmond Eusèbe SOULAS est le premier enfant d’Emile SOULAS et d’Amanda GRILLIERE. Il nait le 21 février 1888 chez ses grands-parents paternels, dans le quartier de la Croix Marie. Il restera fils unique pendant 10 ans, puisque sa petite sœur Marie Louise ne naitra qu’en 1898, alors que la famille est installée à Château-Gaillard. En 1901, la famille vit toujours au même endroit, et est composée ainsi :
Extrait du recensement de 1901
En 1906, on retrouve la famille à Marigny les Usages, au hameau de la Croix Mailly, tout près de la Pierreuse de Rebréchien. Clotaire, alors âgé de 16 ans, est qualifié d’aide de culture pour son père, alors fermier cultivateur. Sa petite sœur a alors 8 ans.
C’est en octobre 1909 que Clotaire part pour l’armée. Il est toujours domicilié à Marigny les Usages et exerce le métier de charretier de culture à ce moment-là. On apprend également sur sa fiche matricule qu’il a reçu une bonne éducation (niveau d’instruction 3), et même qu’il est musicien (« soldat musicien en mai 1911 »). Sa période d’armée, au 160ᵉ Régiment d’Infanterie à Toul durera deux ans.
Nous avons ensuite très peu d’informations sur le reste de sa vie à Rebréchien, entre son retour de l’armée en 1911 et la mobilisation générale d’Aout 1914. Il semblerait qu’il ne se soit pas marié, et il n’ait pas eu d’enfants.
Rappelé pour combattre en Août 1914, sa fiche matricule nous apprend qu’il a rejoint le 131ᵉ RI d’Orléans, avant de passer dans plusieurs régiments différents : 5ᵉ Section d’Infirmiers, 113ᵉ RI, puis enfin le 64ᵉ RI. C’est ce dernier régiment qui le verra périr au front. Clotaire est tué à l’ennemi le 19 Avril 1917 à Cerny en Laonnois, un petit village entre Reims et Laon, dans l’Aisne.
Selon sa fiche matricule, Il a été enterré le 22 Avril 1917 au cimetière communal de Moulins (Aisne).
On est au tout début de la bataille du Chemin des Dames, qui durera du 16 Avril au 24 octobre 1917. Côté allemand, comme côté français, les résultats de cette bataille seront très mitigés, et les pertes innombrables (187.000 français et 163.000 allemands y ont laissé la vie).
On retrouve quelques lignes dans l’historique de ce régiment, et ce passage près de l’endroit où est décédé Clotaire :
L’Aisne : Le printemps 1917 trouve le régiment refait, remanié, enthousiaste à la poursuite de l’ennemi qui opère son repli. Le 27 mars, il enlève Neuville-sur-Margival, le 28, la compagnie Billaud, estimant le barrage roulant trop lent pour son ardeur, le traverse et capture 68 Allemands surpris par la soudaineté de cette attaque, ahuris d’avoir vu surgir ces vagues d’assaut entraînant leur barrage. Mais voici la fameuse ligne Hindenbourg et le 64ᵉ fonce sur le bastion de Laffaux qui résiste.
Au cours de ces actions, le régiment, le 3ᵉ bataillon, la 1ᵉ compagnie, les 2ᵉ et 3ᵉ sections de la C.M.1, le peloton de 37 sont l’objet de citations diverses.
Le 18 avril, au nord de Paissy, le régiment se mesure à des éléments de la garde prussienne ; il en ramène quelques échantillons.
Jusqu’au 15 mai, il rectifie notre ligne en d’heureuses opérations et laisse au régiment frère de la brigade une base bien établie pour la prochaine attaque dont il est chargé. Après un repos de six semaines, le 64ᵉ est amené devant Saint-Quentin. Le 24 août, plusieurs de ses groupes pénètrent en plein jour dans les lignes ennemies et ramènent 24 prisonniers et du matériel.
Clotaire a reçu une citation à l’ordre de son régiment : « Fusillier mitrailleur d’une bravoure au-dessus de tout éloge. Mortellement blessé à son poste de combat pendant un violent bombardement de la position. Croix de guerre – Etoile de Bronze »
Comme il était domicilié à Marigny Les usages au moment de son décès, son décès a été transcrit sur les registres de Marigny le 21 juillet 1917.
Cependant, Clotaire étant né à Rebréchien et ses parents y habitant toujours en 1917, il y a une tombe à son nom dans le cimetière communal. Ses parents et sa sœur le rejoindront plus tard dans la tombe familiale. Il apparait sur les monuments des Morts Pour La France des deux communes.
Croix de Guerre 1914-1918 avec Etoile de Bronze
Généalogie
Les racines généalogiques de Clotaire SOULAS se trouvent dans la région de Rebréchien, et du côté de Trainou, Loury et Chilleurs aux Bois pour sa mère. La famille BOUDET est présente à Chilleurs aux Bois depuis au moins 1670 : un certains Pierre BOUDET décède 31 mars 1725 à Chilleurs aux Bois, et il est dit natif de cette même commune. Son grand père Philippe Boudet, quant à lui, serait né entre 1617 et 1620 à Thignonville, au nord du département. Du côté paternel, le patronyme SOULAS est très implanté à Rebréchien depuis presque cinq siècles.
Ainsi un certains Jean SOULAS, né vers 1535 à Rebréchien, serait l’ancêtre commun à beaucoup de Soulas de la région. Marié à Anne Plisson, ils eurent au moins 8 enfants, tous nés à Rebréchien entre 1560 et 1585.