TABOURET Paul Adophe
Décédé le 31 octobre 1918 (34 ans) - Bataille de Meurthe-et-Moselle
Paul Adolphe est né le jeudi 28 Aout 1884 à Rebréchien, dans le hameau de La Grande Maison, au nord du village, près du château de La Martillière. Il est le fils de François Augustin Célestin TABOURET, terrassier puis cultivateur, et de Louise MACHISOISNE sa femme.
Cette famille a vécu à La Grande Maison au moins de 1881 à 1936, puisqu’ils apparaissent sur tous les recensements consécutifs de cette période. 7 enfants naquirent dans ce foyer, dont 5 vécurent au delà d'un an :
Narcisse Armand, né le 9 octobre 1876, avant le mariage de ses parents. Né Machicoisne.
Anna Armantine, née le 2 avril 1879, décédée le 16 février 1880 à l’âge de 10 mois
Narcisse Georges, né le 10 novembre 1881. Epicier à Vennecy. Il décéda le 30 Avril 1928.
Paul Adolphe, né le 28 Aout 1884, et dont nous retraçons la vie ici.
Marie Louise Augustine, née le 28 Aout 1886, et décédée en 1960 à Neuville aux Bois
Paulin Alexandre, né le 28 mai 1894, il reprendra la ferme familiale. Décès 1953 à Orléans.
Marcel Maurice Henri, né le 4 février 1897, et qui décèdera 7 jours plus tard.
La famille apparaît dans les recensements de Rebréchien entre 1881 et 1936.
Extrait de la fiche militaire de Paul Adolphe Tabouret
En haut: 1881 - 1886 - 1891 - 1896 - 1901
En bas: 1906 - 1911 - 1926 - 1931 - 1936
On y apprend, entre autre, que Paul Adolphe a passé toute son enfance auprès de sa famille, à Rebréchien. En 1896, il a 11 ans, et ne déclare pas encore de profession, mais est sûrement à l'école. On sait que certains enfants de la famille sont scolarisés, grâce au registre matricule de l’école des filles retrouvé en mairie. De plus, sa fiche matricule nous indique un degré d’instruction niveau 3.
En 1901, Paul a 16 ans, ans et est maintenant cultivateur pour le compte de ses parents. C’est en tous cas ce qui est déclaré au recenseur cette même année.
Le 8 octobre 1905, il arrive au corps du 131ᵉ Régiment d’Infanterie d’Orléans (caserne Coligny), pour un an de service militaire, sous le matricule N° 6488. Il est alors renvoyé à la disponibilité le 21 septembre 1906.
Le 19 Avril 1911, Paul se marie à Rebréchien avec Augustine BRUNEAU, une jeune femme de 19 ans, originaire de Trainou. Le 25 juin 1911, Paul est signalé comme domicilié à Loury, le couple s’y était peut-être installé un moment.
Le 2 août 1914, le glas sonne à Rebréchien, et Paul doit quitter sa femme pour rejoindre le 369ᵉ Régiment d’Infanterie de Montargis. Très rapidement les troupes sont envoyées dans le secteur de Toul (Meurthe et Moselle 54), pour y préparer la défense de la ville. Puis le 369ᵉ RI sillonnera la région délimitée par les villes de Verdun, Bar-Le-Duc et Pont-à-Mousson pendant plus d’un an. Le régiment est dédié à la défense de la région, sous les offensives incessantes de l’armée allemande.
Le 13 avril 1915, Paul Adolphe est blessé dans le secteur du Bois-Mort-Mare, à une dizaine de kilomètres à l’ouest de Pont-à-Mousson. Sa fiche matricule mentionne une plaie perforante à la cuisse gauche, par une balle de Schrapnell. Nous ne connaissons pas la durée de son indisponibilité. Il a certainement été évacué vers une ambulance, un hôpital militaire en retrait du front, pendant quelques semaines.
Paul passera près de 3 ans dans cette région, toujours entre Verdun et Pont-à-Mousson, à défendre les positions françaises. Parfois, des combats glorieux viennent ponctuer son parcours de poilu, c’est le cas en août 1916 avec la bataille de Verdun, ou bien encore en juillet 1917 sur le Chemin des Dames. Paul obtient le grade de sergent en juin 1916.
A partir de fin 1917, le 369ᵉ RI est replacé sur des positions dans la Somme, comme notamment la bataille de Montdidier en mars 1918, c’est la Bataille de Picardie. Les troupes françaises subissent une fulgurante attaque allemande, sur un front de 90 kilomètre de long, pendant dix jours. Début avril, l'offensive allemande est arrêtée après une progression d'environ 60 kilomètres. Amiens ne sera pas pris et la bataille de Picardie se termine ainsi.
Lors de l’année 1918, le régiment fit plus de déplacements, puisqu’on les retrouve au combat en Lorraine, jusqu’au mois d’avril, puis la Marne (de mai à juillet), avant une remontée à Soissons (août), puis les Flandres jusqu’à la fin du conflit (secteur de Nokere et Audenarde) .
C’est pendant les derniers instants de la guerre que Paul Adolphe TABOURET trouvera la mort au front, tué à l’ennemi le 31 octobre 1918 à sept heures du matin à Zulte (Belgique). Il n’avait que 34 ans, et sera le dernier Rebriocastinois mort au front pendant le conflit.
Paul Adolphe ne retournera jamais dans son village natal. Il a été inhumé dans un premier temps dans le cimetière militaire de Machelen, Rangée A, tombe 3, avant d’être transféré le 23 janvier 1923 dans le cimetière militaire de Zulte, tombe n° 27.
L’acte de décès ne sera transcrit sur la commune de Rebréchien qu’en juin 1919, soit près de 8 mois après sa mort au combat.
Paul aura été décoré pour plusieurs actes de bravoure et de courage :
Extrait de la fiche militaire de Paul Adolphe Tabouret
Généalogie
La famille paternelle de Paul Adolphe TABOURET descend de grandes familles d’artisans, de la fin du 18ᵉ et début du 19ᵉ Siècle.
En effet, Sylvain TABOURET, un maçon creusois, né vers 1759 à Bonnat (en Creuse) immigre à Orléans pour y devenir entrepreneur en bâtiments. A cette époque, la réputation et l’expertise des creusois dans le domaine de la construction n’est plus à faire. Ils ont, au XVIIᵉ et XVIIIᵉ siècle construit les plus beaux et les plus grands bâtiments de France. Un de ses fils naitra à Neuville aux Bois, démarrant ainsi cette branche familiale à Rebréchien.
Marie Thérèse LEROY, femme de Sylvain TABOURET, quant à elle, est née à Fleury les Aubrais en 1771, et descend d’au moins de deux générations de Maitre-bouchers dans le quartier des Aydes à Orléans.
Les degrés d'instruction
Le degré d'instruction est indiqué par un numéro de 1 à 5 qui fait référence aux niveaux suivants :
0 : ne sait ni lire ni écrire ;
1 : sait lire seulement ;
2 : sait lire et écrire ;
3 : possède une instruction primaire plus développée ;
4 : a obtenu le brevet de l’enseignement ;
5 : bachelier, licencié… (avec indication du diplôme)