THIERCELIN Maurice Albert
Décédé le 12 février 1917 (31 ans) - Bataille de la Somme
Maurice Albert THIERCELIN fait partie des soldats qui sont Morts Pour La France, rattachés à la commune de Rebréchien, mais qui y ont vraisemblablement passé très peu de temps dans leur courte vie.
C’est à Marigny les Usages que nait Maurice, le 12 juin 1885 à 18 heures, au hameau du Lièvre d’Or (près du château d’eau actuel, à l’entrée du village, en arrivant de Rebréchien).Il est le fils de Florentin THIERCELIN et d’Émelie ROCHER, de modestes journaliers originaires de la région (elle de Mardié, lui de Trainou). Cette famille a déjà eu un enfant, Henri, né à Saint Jean de Braye, hors mariage.
Jusqu’en 1891, la famille est recensée à Marigny les Usages, toujours au Lièvre d’Or, comme par exemple ici en 1891
Extrait du recensement de 1891
A partir de 1896, la famille part vivre à la Croix des Pèlerins, sur la route entre Rebréchien et Marigny. Maurice a alors 11 ans, et son grand frère Henri 16 ans est déjà partagé entre la ferme familiale, et son travail de domestique chez un cultivateur du bourg de Marigny.
En novembre 1900, Maurice se retrouve seul avec ses parents, puisque son frère part au service militaire pour trois ans.
En octobre 1906, c’est au tour de Maurice d’aller faire ses classes, au sein du 131ᵉ Régiment d’Infanterie d’Orléans. A ce moment-là, sa fiche matricule militaire nous indique que Maurice est charretier de labour. C’est l’ancêtre du tracteur dans le monde agricole : il conduisait des charrettes pour transporter du matériel ou du grain ou la récolte.
Son service militaire durera quatre ans, dont deux premières années obligatoires, puis deux autres années ou Maurice choisit de se réengager. Il en ressortira en octobre 1910 avec le grade de caporal.
Le 11 juillet 1912, il se marie avec Ambroisine THUILLIER, de la commune voisine de Chanteau. Le couple ne restera pas longtemps dans la région, puisque nous apprenons que Maurice est employé administratif des Postes du département de la Seine (Paris) de mai 1912 à août 1914. Maurice et Ambroisine vivent donc à Paris au 19 rue Louis Morard, dans le 14ᵉ arrondissement.
Ambroisine décède le 29 août 1913, à leur domicile à Paris, elle n’a alors que 29 ans.
Maurice, jeune veuf, rejoint en août 1914 le 46ᵉ Régiment d’Infanterie, à Paris, pour défendre son pays. Au fur et à mesure des combats, son engagement le mène au grade de Sergent.
Le 46ᵉ RI combattra pendant la bataille de la Marne (septembre 1914), puis en Argonne et dans le Vauquois de septembre 1914 jusqu’en juillet 1916. Ensuite, c’est la Bataille de la Somme, qui amènera le régiment et Maurice jusqu’à Bouchavesnes, près de Péronne (80). C’est là que Maurice sera très gravement blessé durant les combats le 25 septembre 1916, (plaie région pariétale et avant-bras gauche par éclats d’obus), il sera hospitalisé à Paris et ne retournera jamais au combat.
Il décèdera 6 mois plus tard, le 12 février 1917 dans un hôpital auxiliaire à Paris dans le 5ème arrondissement, en lieu et place du collège Sainte Barbe, au 4 Rue Valette.
Maurice obtint une citation à l’ordre de son régiment : « Excellent sous-officier, d’une tenue superbe au feu, s’est maintes fois fait remarquer par son courage, son dévouement et sa bravoure. Blessé très grièvement le 25 septembre 1916 en se portant à l’attaque d’une position ennemie fortement défendue ». Il sera également décoré de la Croix de Guerre avec palme.
Maurice Albert THIERCELIN est enterré à Rebréchien. Sa tombe est en mauvais état. Aucune transcription d’acte de décès n’a été faite à Rebréchien. Maurice apparait néanmoins parmi les Morts pour la France de la commune, car il y a vécu une dizaine d’années, et parce que ses parents y vivaient encore après la guerre.
Croix de Guerre 1914-1918 avec palme
Le village de Bouchavesnes a littéralement été rayé de la carte fin 1916, après les rudes combats qui y ont été menés. Ce village était détenu par les Allemands depuis 1914. Les troupes françaises ont réussi à le reprendre à l’automne 1916, au prix d’énormes pertes humaines et matérielles. Ce village, comme tant d’autres, a été repris dans le cadre de la Bataille de la Somme. Cette bataille (du 1er juillet au 18 novembre 1916) aura coûté la vie à 1 060 000 victimes, dont environ 442 000 morts ou disparus (hors pertes civiles).