THOMAZET François Eugène (dit Francisque)
Décédé le 22 décembre 1914 (32 ans) - Bataille de la Meuse
François Eugène n’est pas originaire de Rebréchien, ni même de l’Orléanais. Il est natif d’un petit village proche de Clermont Ferrand, Pérignat-sur-Allier. Né le 16 juin 1882, il est le fils de Michel THOMAZET, cultivateur, et de Marguerite VAURE. Il aura un seul frère, Paul, né deux ans après lui, en 1884, dans le même village auvergnat.
Il passera toute son enfance et sa jeunesse dans le village de Pérignat sur Allier, dans le hameau de La Thioule. Le 15 novembre 1903, à l’âge de 21 ans, il part faire son service militaire au 105ᵉ Régiment d’Infanterie, en casernement à Riom (Puy-De-Dôme). Il sera Tambour, puis Caporal Tambour. Passé ensuite par le 92ᵉ Régiment d’Infanterie de Clermont Ferrant, il sera renvoyé dans ses foyers le 23 avril 1910.
Deux mois après, il se marie, le 18 juin 1910. Il est alors domicilié au 30 Rue du Marthuret à RIOM. Sa femme était débitante (de tabac ?).
Sa fiche matricule nous indique qu’il est domicilié à Rebréchien depuis le 31 octobre 1910, soit très peu de temps après son mariage. Effectivement, on retrouve ce couple sur les recensements de la commune de Rebréchien en 1911, dans le Bourg : lui est receveur buraliste, et sa femme, dite sans profession, l’aidait probablement à tenir son commerce.
Le 30 rue du Marthuret à Riom © 2023 Google
Extrait du recensement de 1911
On apprend également que Francisque était Sapeur Pompier.
Lors de la mobilisation générale d’août 1914, il intègre le 131ᵉ Régiment d’Infanterie d’Orléans, au grade de sergent. Il combattra durant 4 mois au front, dans la région de l’Argonne, au nord de la Meuse, théâtre de combats des plus difficiles. Francisque THOMAZET décèdera le 22 décembre 1914, tué à l’ennemi à Boureuilles. Il avait alors 32 ans.
Il apparait sur les monuments aux Morts de deux communes : Pérignat sur Allier et Rebréchien.
Voici un extrait de l’Historique du 131ᵉ Régiment d’Infanterie, qui permet de contextualiser le vécu des soldats :
Boureilles : clef de la route qui contourne l'Argonne.
L'attaque sur Vauquois est fixée pour le 8 décembre, les Allemands se sont retranchés formidablement sur les hauteurs et les assaillants sont, par la nature même du terrain, dans les conditions les plus désavantageuses, mais rien ne peut briser leur élan, le 131ᵉ atteint les lisières et Vauquois et s'y componne. Les nuits humides et glacées causent de nombreuses gelures aux pieds. Dans la soirée du 9, le 1er Bataillon attaque le village même sous une pluie battante et par une nuit très noire, mais l'ennemi parfaitement outillé et qui dispose de projecteurs aveugle nos vagues d'assaut et ses mitrailleuses invisibles et nombreuses entrent en action.
La même ténacité est déployée dans l'attaque de Boureilles, le 21 décembre, par le 3ᵉ Bataillon qui, sous le commandement du Chef de Bataillon QUINQUE, réussit à progresser sous les mitrailleuses ennemies. Le même jour, la 2ᵉ Compagnie opère sur Vauquois, tous ses Officiers tombent successivement au cours de l'action, un Fourrier la commande en fin de combat.
Le Journal du Loiret du 12 mai 1915 nous apprend que c’est la veuve de François THOMAZET qui reprend sa licence de buraliste pour la commune de Rebréchien, à la suite du décès de son mari :
Extrait du Journal du Loiret du 12 mai 1915
C’est M. Henri Sauton qui est receveur Buraliste en 1921 sur la commune de Rebréchien. Cela signifie qu'Anna Touchard a quitté la commune (ou est décédée) entre le 15 mai 1915 et le 31 décembre 1921.
Photographie de la Recette buraliste de Rebréchien – 1916 – DELCAMPE